Un produit structuré est un produit financier conçu par un établissement financier et proposé aux épargnants, sous la forme d’un titre de créance présentant un profil spécifique de rendement et de risque spécifique.
Les produits structurés offrent souvent une rémunération qui dépend de l’évolution d’un actif de référence (le sous-jacent) et peuvent bénéficier d’une protection du capital, parfois totale, parfois partielle ou conditionnelle.
Les paramètres des produits structurés sont clairement définis dans la documentation du produit, qui précise notamment :
Puisque chaque concepteur de produit peut imaginer sa propre formule, les possibilités de combinaisons sont presque illimitées et il est impossible d’être exhaustif dans leur description. C’est pourquoi un produit structuré s’étudie toujours au cas par cas.
La plupart des produits structurés combinent :
Le rendement du produit structuré dépend d’un sous-jacent, qui peut être :
L’évolution de ce sous-jacent détermine la rémunération versée par le produit structuré.
Les produits structurés ont une durée de vie limitée. Une fois la date d’échéance atteinte, le dernier coupon est payé et le capital est remboursé. Certains produits prévoient aussi un mécanisme conditionnel de remboursement anticipé : le produit est alors remboursé prématurément si un certain scénario de marché se réalise.
Les avantages et inconvénients dépendent du type de produit structuré, mais voici quelques avantages généralement recherchés par les investisseurs :
En règle générale, les investisseurs en produits structurés apprécient la grande diversité de ces produits, qui permet de répondre à des besoins variés.
Techniquement, le produit structuré est la plupart du temps une obligation : l’investisseur est créancier de l’émetteur. Si l’émetteur n’est pas en capacité d’honorer ses engagements (défaut de paiement, faillite…), l’investisseur subira une perte en capital, indépendamment des résultats du produit structuré.
Certains produits structurés existent toutefois au format OPCVM (alors appelés fonds à formule ou fonds à promesse), ce qui limite ce risque.
L’investisseur qui souhaite récupérer son argent avant le terme doit demander la vente de son produit auprès du commercialisateur ou de l’émetteur. La sortie se fait alors au prix du marché, donc sans protection ou garantie de capital. En outre, certaines conditions de marché peuvent rendre difficile, voire impossible, la revente du produit en cours de vie.
Pour se prémunir de ce risque, il faut considérer que le produit structuré est un placement bloqué jusqu’au terme maximal prévu. Dans leurs projections personnelles, les investisseurs ne doivent pas anticiper un remboursement anticipé d’un autocall.
Sur les produits qui ne sont pas garantis à 100% en capital, il est possible de subir une perte en capital en cas notamment de scénario défavorable. La perte en capital se matérialise par un remboursement final du produit inférieur au capital versé.
L’investisseur peut subir un manque à gagner, par exemple dans le cas où le marché est en forte hausse et alors que le produit prévoit un plafonnement des gains en contrepartie de la garantie en capital du produit.
Certains produits structurés versent un coupon élevé avec des possibilités de remboursement anticipé par l’émetteur. La survenue d’un remboursement anticipé peut être une bonne ou mauvaise nouvelle pour l’investisseur, selon les opportunités de replacement dont il dispose et le contexte de marché.
En finance, il n’existe pas de “repas gratuit”. Ce dicton signifie que tout rendement au-delà du taux sans risque (le taux monétaire) s’obtient nécessairement par une prise de risque.
Cependant, le risque n’implique pas forcément une perte en capital : c’est justement l’avantage de ces produits par rapport aux produits de marché comme les ETF.
Avec les produits structurés, le risque peut s’exprimer sous la forme de :
Par exemple, un investisseur prudent et averse au risque mais désireux d’exposer son patrimoine aux marchés financiers peut s’intéresser à un produit structuré - théorique - qui proposerait :
À long terme, cet investisseur gagnera probablement moins qu’un investisseur qui aurait investi à 100% dans l’indice boursier, mais il aura bénéficié d’une protection du capital.
Les produits structurés reviennent toujours à modifier le profil de rendement et de risque d’un sous-jacent afin de créer un profil adapté à certains investisseurs.
Les produits structurés ne sont pas strictement nécessaires dans un patrimoine. Une allocation diversifiée et correctement répartie entre actions et obligations peut répondre à l’essentiel des besoins de construction d‘un patrimoine.
Cependant, les produits structurés peuvent avoir leur utilité à des fins de diversification ou pour exprimer un scénario économique et financier particulier. Ils jouent alors le rôle de complément dans un portefeuille.
C’est souvent la cerise sur le gâteau d’un patrimoine déjà constitué, qui apporte une couche de diversification supplémentaire.
Les produits structurés ne s’achètent pas en Bourse à l’instar des ETF ou des actions. Ils ne peuvent pas non plus être souscrits auprès d’une société de gestion comme pour un OPCVM.
De par leur nature, les produits structurés sont émis ponctuellement, pendant une courte période de quelques semaines ou quelques mois. Pour acheter un produit structuré, il faut donc rester attentif aux nouvelles émissions et savoir se montrer réactif.
Les produits s’achètent en passant un ordre auprès de l’intermédiaire qui regroupe les souscriptions. Les produits s’achètent généralement au pair (à 100% de leur valeur de remboursement), mais des exceptions peuvent exister.
Les produits structurés sont le plus souvent des obligations. Dans ce cas, les revenus suivent la fiscalité des intérêts et revenus de capitaux mobiliers : les coupons sont éligibles au PFU (Flat Tax).
Toutefois, certains produits structurés peuvent aussi être intégrés dans un contrat d'assurance-vie sous forme d’unités de compte. C’est alors la fiscalité de l’assurance-vie, plus avantageuse, qui prévaut.
NB : Le traitement fiscal d’un produit dépend toujours de votre situation personnelle, qui peut différer du cas présenté ici.