Le concept des intérêts composés est simple : quand vous placez de l’argent, vous touchez des intérêts sur l’argent que vous placez, mais aussi, plus tard, sur les intérêts que vous avez accumulés en plaçant votre argent. Votre argent vous rapporte des intérêts, qui vous rapportent à leur tour des intérêts, et ainsi de suite, à l’infini.
Prenons un exemple. Plaçons 1000 € à 5 % par an, pendant 3 ans :
- Année 1 : 1000,00 € à 5 % soit 1050,00 € (50,00 € d’intérêts).
- Année 2 : 1050,00 € à 5 % soit 1102,50 € (52,50 € d’intérêts).
- Année 3 : 1102,50 € à 5 % soit 1157,62 € (55,10 € d’intérêts).
Chaque année, les intérêts touchés augmentent. Sur le long terme, c’est-à-dire sur plusieurs dizaines d’années, ils peuvent atteindre des proportions colossales. Lorsque vous placez pour votre retraite par exemple, le capital que vous obtiendrez à terme sera surtout composé d’intérêts composés.
Les intérêts composés sont à différencier du concept d’intérêts simples dans lesquels les intérêts ne viennent pas s’ajouter au capital placé, par exemple parce qu’ils sont retirés pour être consommés.
Intérêts composés et placements qui ne versent pas d’intérêt
Le fonctionnement des intérêts composés est assez simple à comprendre dans le cas d’un livret bancaire : les intérêts sont perçus chaque année, ils s’ajoutent au capital et grossissent la base de calcul des intérêts de l’année suivante.
Le fonctionnement mathématique est le même pour les placements qui ne versent pas d’intérêt, ou pour un indice boursier. Une progression du cours de 5 % la première année suivie d’une progression de 5 % la seconde année ne rapporte pas 10 % au total, mais 10,25 %, exactement comme dans notre exemple plus haut. Par abus de langage, on parle aussi d’intérêts composés même s’il n’y a pas réellement d’intérêts.
Intérêts composés et ETF capitalisants ou distribuants
Les ETF (ou trackers) sont des paniers de titres financiers, généralement actions ou obligations. Les ETF se déclinent en deux versions : capitalisants ou distribuants.
Lorsqu’ils capitalisent les revenus, les ETF conservent les dividendes et les intérêts versés par les titres financiers pour les ajouter à l’actif total. Cela contribue à augmenter la valeur de l’ETF dans le temps. Avec un ETF capitalisant, les intérêts composés se font donc naturellement.
À l’opposé, lorsqu’ils distribuent les revenus, les ETF accumulent les dividendes et intérêts au fil du temps, mais, périodiquement (généralement tous les trimestres, semestres ou années), les reversent aux investisseurs, faisant baisser la valeur de l’ETF en proportion. Dans ce cas, pour profiter des intérêts composés, l’investisseur doit acheter de nouvelles parts d’ETF sans quoi il se trouve dans une logique d’intérêts simples.
C’est un peu contraignant mais assez facile avec des ETF : il suffit de payer quelques frais de transaction. En revanche, c’est bien plus difficile avec un bien immobilier : impossible de réinvestir les loyers en achetant quelques mètres carrés chaque mois !
Chez Yomoni, l’aspect capitalisant ou distribuant est un critère mineur de sélection des ETF. Mais nous réinvestissons évidemment les éventuels revenus distribués aussi tôt que possible pour faire tourner à plein les intérêts composés.
Intérêts composés et Albert Einstein
On attribue à Albert Einstein de nombreuses citations au sujet des intérêts composés. Il les aurait qualifiés de “plus grande force de l’univers”, de “huitième merveille du monde”, ou encore de “plus grande invention de l’humanité”. En réalité, ces citations sont apocryphes : selon des études d’archives plus rigoureuses, ces qualificatifs seraient plutôt l’œuvre d’un publicitaire de compagnie d’assurance. Les premières attributions à Einstein lui sont posthumes… Mais cela ne retire absolument rien à la puissance des intérêts composés !