Épargne et taux d’épargne

Définition

Au sens économique, l’épargne est la part du revenu d’un ménage qui n’est pas dépensée. À l’échelle d’un pays, l’épargne est aussi constituée par les entreprises et par les administrations, sous la forme de bénéfices mis en réserve, de budgets non dépensés mais aussi de réduction de l’endettement.

En résumé, l’épargne est l’argent mis de côté pour réaliser des projets futurs.

Taux d’épargne des ménages

En France, le taux d’épargne des ménages est calculé par l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Il est défini comme la part d’épargne dans le revenu disponible, c’est-à-dire la proportion du revenu net qui n’est pas consommée.

Le taux d’épargne est donc calculé par différence, à partir de la consommation. Par exemple, un ménage qui gagne 4 000 € net par mois (après impôts et cotisations sociales) et dépense 3 000 € (toutes dépenses comprises) aura un montant mensuel d’épargne de 1 000 €, peu importe l’usage de cet argent (placement, désendettement, achat d’actifs financiers…).

Épargne financière et épargne non financière

L’INSEE distingue le taux d’épargne financière et non financière. 

En effet, puisque chaque mensualité de remboursement de prêt immobilier se compose d’une part de capital et d’une part d’intérêt, la part de capital n’est pas une dépense, puisqu'elle contribue à augmenter le patrimoine net du ménage via le désendettement. En revanche, les intérêts constituent bien une dépense, et donc n’ont pas à entrer dans le taux d’épargne. 

Avec un taux d’épargne de 17,4% en 2022, les Français épargnent davantage que les autres pays européens (14% dans la zone euro). Toutefois, cette différence est majoritairement due à la part consacrée au remboursement de prêt immobilier, dont la part s’établit à 11,3% des revenus des Français en moyenne. Le taux d’épargne financière des Français est de 6,1%.

Épargne et effets sur l’économie

Une population qui épargne est généralement bénéfique pour l’économie du pays : les ménages peuvent amortir les chocs et préserver leur niveau de vie plus facilement s’ils ont constitué une épargne. 

En outre, une épargne nationale permet de financer la dette publique, de réduire la dépendance du pays aux capitaux étrangers et de financer les entreprises (ce qui favorise leur accès aux capitaux, abaisse leur coût du capital et permet d’investir davantage).

Cependant, un excès d’épargne peut devenir préjudiciable. Lorsque l’épargne se fait au détriment de la consommation, l’activité des entreprises ralentit, ce qui peut avoir des répercussions sur l’emploi.

Un taux d’épargne élevé peut être la conséquence d’un système social moins protecteur dans lequel les ménages ont moins de charges sociales, donc davantage de revenu disponible, mais aussi davantage besoin de se créer leur propre protection sociale. C’est par exemple le cas en Chine, où le taux d’épargne est supérieur à 30% (OCDE, 2021). La propension à épargner dépend de l’environnement social et du cycle économique.

Épargne et investissement

Si l’on se fie strictement à la définition économique, les ménages ne peuvent qu’épargner, et pas investir. En termes économiques, seules les entreprises investissent puisque l’investissement désigne l’acquisition de biens de production.

Selon cette définition, lorsque les ménages achètent des actions ou des obligations, ou lorsqu’ils placent leur argent sur des comptes à terme ou des livrets, ils mettent à disposition leur épargne pour que les entreprises investissent.

Néanmoins, dans le langage courant, les ménagent investissent aussi. Dans ce contexte, épargner désigne généralement le fait de “mettre de côté”, tandis qu’investir désigne l’action délibérée de chercher des placements rémunérateurs pour son épargne (investir en bourse, investir dans l’immobilier…).

Voir aussi : la différence entre épargner et investir