Définition

Le Private Equity consiste à prendre des participations dans le capital de sociétés qui ne sont pas cotées en Bourse.

Cette forme d’investissement a connu un véritable essor dans les années 80 aux États-Unis. Elle est généralement réservée aux investisseurs institutionnels, car le ticket d’entrée est élevé et les contraintes juridiques importantes.

À l’échelle internationale, les principaux investisseurs en Private Equity sont des sociétés financières aux noms assez peu connus du grand public : Blackstone, KKR, CVC, Carlyle…

En France, le Private Equity se nomme “Capital Investissement”. On retrouve des acteurs publics tels que la Banque Publique d’Investissement et des acteurs privés : les filiales de Private Equity des banques et des assureurs, des sociétés d’investissement telles que Wendel et Eurazeo, mais aussi des sociétés spécialisées telles que Siparex, IDI ou encore Altamir.

Attention ! Le terme “privé” n’a pas la même définition dans le monde anglo-saxon et en France. Dans le monde anglo-saxon, une entreprise cotée en Bourse est dite publique, tandis qu’une entreprise non cotée est dite privée, d’où le terme de Private Equity. En France, nous réservons le terme public aux entreprises détenues par l’État ou un organisme public, et employons privé pour toutes les autres entreprises, qu’elles soient cotées en Bourse ou non.

La différence entre Private Equity et achat en Bourse

Quelle est la différence entre l’achat d’actions en Private Equity et l’achat d’actions en Bourse ? Dans les deux cas, on devient actionnaire de l’entreprise, c’est-à-dire copropriétaire de cette dernière. Lorsque votre boulanger cède la moitié de son entreprise à son salarié qui prévoit de reprendre l’affaire, c’est du Private Equity !

Voici les différences entre ces deux formes d’investissement.

Lorsque vous investissez en Private Equity, vous achetez des parts d’une société qui n’est pas cotée en Bourse. Dans la pratique, bon nombre de sociétés ont besoin d’argent pour se développer. Elles peuvent faire appel aux banques ou aux particuliers. Dans ce dernier cas, la société réalise ce que l’on appelle une augmentation de capital, opération qui permet à des particuliers comme vous d’entrer au capital de la société. L’ “argent frais” va alimenter la trésorerie de l’entreprise. Elle va l’utiliser pour se développer. C’est la première et principale différence avec un investissement en Bourse. Dans ce second cas, vous achetez sur ce qu’on appelle le “marché secondaire” des parts de sociétés déjà existantes qu’un autre actionnaire souhaite céder. La valorisation des titres est déterminée par le marché. Comme le titre acheté est déjà existant, il n’a aucun effet direct sur la trésorerie de l’entreprise concernée.

En outre, les investisseurs en Private Equity sont souvent impliqués dans le développement de l’entreprise : ils siègent au conseil d’administration, influent sur sa stratégie, organisent des rapprochements… ce qui est beaucoup plus rare dans l’investissement en Bourse, à moins d’avoir un poids important.

Compte tenu des coûts juridiques et du travail d’étude bien plus importants en Private Equity, ce marché est destiné aux investisseurs professionnels. Cependant, les particuliers peuvent y accéder via des fonds gérés par ces professionnels.

Les différents types de Private Equity

Pour sélectionner les entreprises dans lesquelles ils investissent, les acteurs du Private Equity ont tendance à raisonner en stades de développement.

Venture capital – Capital Innovation – Early Stage

Le Venture Capital, c’est l’investissement dans les entreprises très jeunes. À ce stade, les entreprises ne sont pas rentables et cherchent encore leur business model. Pour les investisseurs, il s’agit surtout de « mettre un ticket » pour être très tôt présent à leur capital.

Les actionnaires sont triés sur le volet : l’entreprise recherche des véritables partenaires et non des actionnaires passifs. Elle veut s’entourer de personnes ou d’institutions qui auront la capacité, par leur réseau, leur vision stratégique, ou par des synergies techniques ou commerciales, de faire décoller l’entreprise. Il s’agit autant de financer l’entreprise que d’organiser sa croissance.

Bien entendu, c’est le stade d’investissement le plus risqué, car de nombreuses entreprises n’atteindront jamais la rentabilité.

Capital développement

À ce stade, l’entreprise est rentable ou en passe de l’être, mais a besoin d’un petit coup d’accélérateur pour atteindre son potentiel. L’argent des investisseurs sera donc utilisé pour conquérir un nouveau marché, développer une nouvelle ligne de produits, ou encore acquérir une autre entreprise (on parle alors de « build-up ») afin de pouvoir proposer une offre plus large.

Capital transmission

Cette forme de Private Equity vise à racheter une entreprise à son fondateur qui part à la retraite et qui n’a pas trouvé de repreneurs. Il ne s’agit alors pas d’augmentation de capital, mais de rachat de parts. Les investisseurs en Private Equity cherchent alors à développer davantage l’entreprise pendant quelques années avant de la revendre à un repreneur, ou de la faire coter en Bourse.

Capital retournement

Ici, l’investissement dans l’entreprise est utilisé pour financer un plan de redressement et de retour à meilleure fortune, souvent au terme d’une phase de réorganisation orchestrée par l’acquéreur.

Acquisitions en LBO (leveraged buy-out, acquisition avec effet de levier)

Les LBO désignent le montage par lequel le financement est réalisé à crédit. L’acquéreur compte sur la génération de trésorerie de l’entreprise pour rembourser sa dette d’acquisition.

Les cibles des LBO sont généralement des entreprises matures et rentables.

Enfin et dans certains cas, les investisseurs en Private Equity peuvent acquérir une société cotée en Bourse. Ils réalisent alors une OPA (Offre Public d’Achat) pour la faire sortir de la Bourse et en avoir le contrôle exclusif, le temps de la développer sans les contraintes liées à la cotation et à la présence d’actionnaires minoritaires.

Et bien d’autres formes…

Il existe de nombreuses façons de faire du Private Equity.
L’objectif est généralement de conserver les participations pendant quelques années (5 à 10 ans) avant de les céder pour matérialiser la création de valeur.

Toutefois, ce n’est pas une règle stricte. Les entreprises de Private Equity les plus médiatiques (Berkshire Hathaway de Warren Buffett par exemple) détiennent parfois leurs participations pendant des décennies, sans intention de les céder !

Le Private Equity pour un investisseur particulier

Le Private Equity est difficile d’accès en direct, notamment à cause du ticket d’entrée élevé et de l’implication attendue dans la gouvernance de la société. Cependant, ce marché se démocratise grâce aux fonds d’investissement en non-coté.

Dans ce cadre, l’entreprise de Private Equity n’investit pas ses fonds propres, mais les capitaux qui lui sont confiés collectivement par un groupe d’épargnants rassemblés dans un fonds d’investissement.

Les avantages du Private Equity

Le rendement potentiel

Historiquement, le taux de rendement du Private Equity a été supérieur à celui des actions cotées en Bourse : entre 10% et 15% par an. Selon France Invest, les performances du Capital Investissement en France se sont élevées à 12,2% par an sur la période 2007-2021.

En Private Equity, la performance provient du développement des entreprises et du travail des dirigeants. Les sociétés n’étant pas cotées en Bourse, elles ne sont pas directement tributaires des marchés financiers.

Bien entendu, les performances passées ne présagent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps.

La diversification

L’avantage d’investir en tant que particulier dans le PE, c’est que vous allez forcément investir au travers d’un fonds. Ce fonds peut vous permettre de disposer d’une grande diversification à la fois géographique et sectorielle.

Par ailleurs, les actions non cotées vont elles-mêmes se différencier de vos autres portefeuilles d’actions ou d’ETF cotés en Bourse, ce qui contribuera à la diversification de votre patrimoine.

Les limites

Pour tout placement financier, s’il y a des avantages, il y a aussi forcément des limites. Sinon, cela sous-entend qu’il y a anguille sous roche. Assurez-vous d’être bien en phase avec les limites de votre investissement.

Face à la forte rentabilité potentielle du Private Equity, vous trouverez les limites suivantes :

La faible liquidité

La liquidité du Private Equity n’a rien à voir avec celle d’une action cotée en Bourse : les parts d’une entreprise non cotée peuvent mettre des mois, voire des années à se vendre.

Pour les investisseurs particuliers qui passent par des fonds de Private Equity la liquidité est meilleure, car les fonds gardent généralement une poche de trésorerie. Néanmoins, les retraits peuvent être soumis à des restrictions ou des frais afin de ne pas pénaliser la gestion du fonds.

Pour cette raison, les fonds de Private Equity ont souvent une date d’échéance à laquelle le fonds prévoit de céder ses participations et de restituer l’argent des investisseurs. Cela permet à chaque investisseur de savoir quand il récupère ses liquidités.

L’absence de cotation

Les entreprises dans lesquelles les fonds de Private Equity investissent n’étant pas cotées en Bourse, il est difficile de connaître leur juste valeur. La valeur est toutefois estimée régulièrement par des experts, à partir de méthodes éprouvées.

Néanmoins, il ne s’agit que d’une valeur théorique : la valeur réelle est celle qui sera figée lors de la cession des participations, qui peut être différente.

Une possible opacité de l’information

Les sociétés cotées en Bourse ont une obligation d’information envers leurs actionnaires. Les comptes sont publics et les communiqués financiers sont facilement accessibles. Les sociétés non cotées ne sont pas soumises aux mêmes obligations. Bien entendu, les actionnaires peuvent avoir l’information, mais si vous avez investi via un fonds, vous êtes tributaire de la transparence du gérant.

Le risque

L’investissement en Private Equity est d’abord un risque « actions », puisque vous investissez au capital d’entreprises. Les actions sont une classe d’actifs qui présente un risque fort de perte en capital.

En outre, investir dans des actions non cotées est généralement plus risqué qu’en actions cotées : outre les facteurs de risque présentés plus haut (moindre liquidité, moindre transparence…), les sociétés dans lesquelles investissent les fonds de Private Equity sont généralement plus fragiles et plus jeunes que celles cotées. Le risque de dépôt de bilan ou d’augmentation de capital très dilutive peut être élevé, surtout dans les premiers stades de développement.

Les frais

Les gérants de fonds Private Equity facturent traditionnellement des frais plus élevés que des gérants d’actions cotées ou d’ETF, car le travail est plus complexe.

Cependant, les frais sont souvent indexés sur la performance, ce qui permet d’aligner l’intérêt des gérants avec celui des investisseurs.