Diversification
La diversification est une stratégie financière de limitation des risques. Elle vise à réduire la volatilité d’un portefeuille en combinant des investissements ayant des caractéristiques différentes.
Par exemple, un portefeuille diversifié peut contenir à la fois des actions européennes et américaines, des obligations d’État et des obligations d’entreprise, de l’immobilier, des matières premières comme l’or, etc.
Le portefeuille ainsi constitué sera ainsi moins risqué que s’il était concentré sur un faible nombre d’actifs (uniquement des actions par exemple).
En d’autres termes, il s’agit de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier !
Comment fonctionne la diversification
La diversification fonctionne d’autant mieux lorsque les actifs sélectionnés sont peu corrélés entre eux.
La performance d’un portefeuille sera d’autant plus lissée que les actifs ont un comportement contra-cyclique. Une bonne période pour un actif doit être une mauvaise pour l’autre, et vice versa.
Dans l’exemple suivant, l’investisseur a le choix entre deux actifs A et B qui ont le même potentiel de rendement, mais qui présentent un risque important : ils peuvent rapidement gagner ou perdre 20% de leur valeur. Leur potentiel est attractif, mais l’investisseur ignore s’il aura les nerfs assez solides pour supporter la volatilité.
En combinant ces deux actifs, le portefeuille est beaucoup moins risqué sans que le rendement n’ait été pénalisé.
La diversification est en revanche beaucoup moins efficace lorsqu’elle consiste à répartir le capital sur des actifs ayant le même profil. Les mouvements sont très peu atténués : le risque n’est réduit que très marginalement.
Par conséquent, il est normal, et même souhaitable que tous les éléments qui composent votre portefeuille d’investissements n’évoluent pas de la même manière.
Si, lors d’une forte hausse des marchés actions, certaines composantes de votre patrimoine évoluent à contre-courant, cela peut être le signe d’une corrélation inverse et donc d’une réduction de la volatilité.
Un portefeuille diversifié ne doit pas être un cumul d’idées, de convictions et de paris sans cohérence. C’est au contraire une construction réfléchie dans laquelle chaque partie contribue au bon fonctionnement de l’ensemble.
Stratégies de diversification de portefeuille financier
La diversification peut s’opérer à plusieurs niveaux.
Par classe d’actifs
Un portefeuille doit en premier lieu s’envisager sous l’angle des classes d’actifs, c’est-à-dire des grandes familles de placement.
C’est en effet à cette échelle que l’on trouve le meilleur potentiel de diversification. Un portefeuille bien diversifié est généralement composé d’actions et d’obligations.
Toutefois, on peut pousser la diversification plus loin en assemblant :
- actions
- obligations
- immobilier
- matières premières
- art
- actifs exotiques
- trésorerie (livrets, fonds monétaires, comptes à terme…).
L’allocation d’actifs désigne l’art de choisir les bonnes proportions entre les grandes classes d’actifs.
La théorie derrière ce type de diversification est que l’environnement économique influence différemment chacune des classes d’actifs. Par exemple, une période d’inflation peut être favorable à l’immobilier, mais sera défavorable aux obligations. Les périodes volatiles et empreintes d’incertitudes seront défavorables aux actions, mais favorables aux obligations et à l’or.
Puisqu’il est impossible de prévoir les mouvements de marché, le plus efficace est de toutes les détenir.
On parle de diversification mutli-actifs.
Par secteurs
Au sein des actions, les secteurs économiques peuvent avoir un comportement différent au fil du temps.
Ainsi, un portefeuille composé d’une compagnie aérienne (qui pâtit de prix du pétrole élevés) et d’une compagnie pétrolière (qui profite de prix élevés) sera bien plus diversifié qu’un portefeuille contenant deux compagnies aériennes ou deux compagnies pétrolières.
En diversifiant votre portefeuille sur plusieurs secteurs (idéalement, tous les secteurs de l’économie), vous réduisez votre dépendance à un ou à plusieurs secteurs, et diminuez ainsi les conséquences des cycles économiques sur votre portefeuille.
Vous profitez de la croissance de l’ensemble de l’économie plutôt que de faire, volontairement ou non, des paris sur les plus prometteurs.
Par types d’entreprise
Parfois, le secteur n’est pas ce qui explique le mieux les variations des entreprises.
Le marché peut accorder ses faveurs à des styles d’entreprises particuliers, indépendamment de leur secteur.
Par exemple, à certaines périodes, les petites entreprises sont particulièrement appréciées par le marché, à d’autres elles sont boudées. De même, les entreprises matures et stables sont parfois plébiscitées par les investisseurs, parfois ce sont plutôt les entreprises jeunes et en croissance.
Il est possible d’investir spécifiquement dans un style d’entreprise grâce aux indices Smart Beta mais la meilleure diversification consiste simplement à s’assurer que l’on investit dans différents styles d’entreprise.
Par devise
Imaginons que les actions américaines, dont la valeur est exprimée en dollars, progressent de 10%.
En tant qu’investisseur européen, votre rendement ne sera pas de 10%, il dépendra aussi de la variation des devises sur la période.
Si le dollar s’est apprécié, l’évolution du dollar amplifiera le gain réalisé grâce aux actions, et votre performance en euros sera supérieure à 10%.
En revanche, si le dollar s’est déprécié, votre gain de 10% représentera moins d’argent une fois ramené en euros. Dans le pire des cas (forte dépréciation du dollar), un gain en devise étrangère peut se transformer en perte une fois ramené en euros.
Les devises jouent donc un rôle majeur dans l’évolution d’un portefeuille d’actifs exposé à l’international. Toutefois, si diversifier son portefeuille en s’exposant aux devises est un moyen de se protéger contre une dépréciation de sa devise locale, c’est aussi un facteur de volatilité supplémentaire. Sur ce plan, il convient donc d’adopter une approche plus stratégique et déterminer quand accepter ce risque de change, et quand le couvrir, en fonction du coût de ces couvertures et l’avantage attendu.
Diversifier un portefeuille d’obligations
Les obligations sont elles aussi sujettes à diversification.
Même si la classe d’actifs a tendance à évoluer de façon homogène (lorsque les taux montent, le cours des obligations à taux fixe baisse), il est possible et recommandé de construire un portefeuille obligataire bien diversifié pour réduire le risque.
Il est possible d’opter pour :
- des maturités différentes (sur toute la gamme de maturités, allant des échéances les plus proches, un an par exemple aux échéances lointaines),
- des émetteurs différents (obligations d’Etat et obligations d’entreprise),
- de secteurs différents,
- des notations différentes (reflétant la solvabilité des émetteurs),
- des devises d’émission différentes,
- des types d’obligations différentes (taux fixe, taux variable…)...
La diversification en obligations se fait généralement au travers de fonds d’investissement, notamment car la valeur unitaire d’une obligation est souvent bien supérieure à celle d’une action (une obligation vaut souvent 100 000 €, alors les actions évoluent généralement entre 10 et 100 €).
Il est donc difficile d’assembler un portefeuille d’une cinquantaine d’obligations en les achetant individuellement.
Diversifier les intermédiaires
Pour éviter le risque de contrepartie vous pouvez aussi diversifier les intermédiaires : répartir votre argent et votre patrimoine dans plusieurs banques, plusieurs courtiers, plusieurs gérants…
Toutefois, ne vous trompez pas de risque.
Par exemple, les dépôts bancaires sont garantis à hauteur de 100 000 €. Inutile de répartir votre épargne dans différentes banques si vos avoirs sont inférieurs.
Et cela ne concerne que les dépôts (l’argent laissé sur le compte courant). Si votre argent est placé, une faillite de la banque ne vous touchera peu : vous restez propriétaire de vos placements.
De même, si Yomoni fait faillite, vous possédez toujours votre compte, Yomoni n’est que gérant. Pour faire un parallèle avec l’immobilier, si l’agence à qui vous avez confié la gestion locative d’un appartement disparaît, vous restez propriétaire de votre bien. Vous devrez simplement le gérer seul désormais.
Diversifier ses actifs : avantages et inconvénients
Le principal objectif de la diversification est d'atténuer le risque de marché. En répartissant vos investissements sur différentes classes d'actifs ou différents secteurs, vous réduisez la probabilité de subir des chocs de marché qui affecteraient tous vos investissements de la même manière.
La diversification peut cependant présenter des inconvénients.
Peu cohérente avec une stratégie de convictions
Elle est peu adaptée si vous avez de fortes convictions sur une entreprise, un secteur ou une zone économique en particulier. En effet, si votre anticipation est bonne, vous bénéficierez d’un gain seulement sur une petite partie de votre portefeuille : les mouvements seront dilués.
Néanmoins, puisqu’il est presque impossible d’anticiper les mouvements de marché, il est généralement bien plus pertinent de diversifier que de concentrer son portefeuille. Si vous faites partie des investisseurs qui prennent du plaisir à choisir leurs investissements, étudier des entreprises, nous vous conseillons de n’y accorder qu’une faible part de votre portefeuille, et de rester bien diversifié pour l’essentiel de votre patrimoine.
Coûteuse en temps et en frais
La diversification peut être perçue comme laborieuse et coûteuse en termes de frais de transactions. Toutefois, ces inconvénients appartiennent au passé : en investissant en ETF, des fonds indiciels à faible coût et très faciles à utiliser, vous pouvez facilement créer un portefeuille bien diversifié.
L’argument s’est renversé : c’est au contraire la gestion d’un portefeuille de conviction concentré qui demande le plus de temps et d’énergie, puisqu’il faut analyser un grand nombre d’entreprises pour trouver les perles rares sur lesquelles on souhaite investir.
Instabilité des corrélations
Un dernier écueil de la diversification tient au comportement des marchés.
Enfin, les corrélations entre classes d’actifs ne sont pas stables dans le temps. Elles peuvent évoluer à la hausse (les actifs adoptant alors pendant une période les mêmes mouvements, à la hausse comme à la baisse) ou à la baisse (les actifs ayant des mouvements très différents, ce qui permet une bonne réduction du risque).
Malheureusement, en période de crise, les actifs ont tendance à voir leur corrélation augmenter. Autrement dit, la diversification peut temporairement perdre en efficacité. Il est très difficile de se prémunir de ce risque : il faut alors savoir faire le gros dos (d’où l’importance de choisir ses investissements en fonction de son horizon de temps).
Risque diversifiable, risque non-diversifiable
La diversification revient à réduire les risques sans pénaliser le rendement attendu.
Toutefois, certains risques sont impossibles à diversifier sans fortement pénaliser le rendement.
En investissant dans un ETF qui réplique un indice boursier large, vous réduisez le risque spécifique, c’est-à-dire le risque porté par une seule entreprise (risque sur ses résultats, risque de fraude, risque de faillite, risque lié à la réglementation, etc).
Cependant, vous ne pouvez pas réduire le risque systématique lié à l’investissement dans les actions. Vous vous exposez toujours à l’incertitude liée à la bonne tenue du marché en général, à la croissance des entreprises mondiales, ainsi qu’à un choc qui toucherait l’ensemble des marchés (comme le Covid).
En investissant en actions, vous devez toujours accepter une part de risque. C’est d’ailleurs ce risque non diversifiable qui permet d’obtenir une rémunération, sous forme d’une croissance des marchés à long terme : c’est le concept de prime de risque.
En d’autres termes, en investissant de façon diversifiée, vous éliminez au maximum les risques spécifiques, mais conservez le risque de marché, pour lequel vous êtes rémunéré par une prime de risque.
En matière de risque, l’essentiel n’est pas de chercher à éviter tous les risques, mais d’optimiser le couple rendement / risque.
Autres formes de diversification
Nous vous conseillons souvent la technique de l’investissement progressif, qui consiste à investir mensuellement une somme identique, quelle que soit l’évolution des marchés.
Cette technique est une forme de diversification, puisqu’elle revient à diversifier les points d’entrée sur le marché. Vous achetez à la fois lorsque les marchés sont en haut de cycle et lorsqu'ils sont en bas de cycle. Vous bénéficiez d’une performance plus proche de la moyenne, plutôt qu’une performance potentiellement très élevée ou très mauvaise.
La diversification chez Yomoni
Chez Yomoni, les portefeuilles sont naturellement diversifiés :
- À chaque profil de risque correspond une répartition cible entre actions, obligations et fonds en euros. C’est une première couche de diversification.
- Pour l’investissement en actions et obligations, les portefeuilles sont construits à base de fonds qui répliquent des indices boursiers composés de centaines voire des milliers de titres financiers d’émetteurs différents. C’est une seconde couche de diversification.
- Enfin, selon les périodes, l’équipe de gestion peut aussi ajuster l’exposition en devises, apportant une troisième couche de diversification.