Yomoni : investissez mieux !

Champagne ou Cherry Coke ?

Lorsque l'on mélange cinéma et marchés financiers, on tombe rapidement dans l’extravagance... On a en tête le Loup de Wall Street lançant un nain, avec en arrière-plan call-girls et substances illicites. Ou un raider sur un yacht, préparant son prochain gros coup.

Ces exemples ne représentent pas la majorité des investisseurs professionnels, et certainement pas les plus talentueux.

Prenons Warren Buffett, investisseur de légende, surnommé "l'oracle d'Omaha". Sa lettre aux investisseurs est attendue chaque année par toute la communauté financière et étudiée dans les écoles.

Warren navigue entre la première et la troisième place dans le classement des personnes les plus riches du monde sans même posséder de yacht. Il vit dans la même maison depuis 1958 et ses festins sont composés de McDonald's et de Cherry Coke.

Un pari à 10 ans

Tous les investisseurs n'ont pas le même mode de vie.

Et lorsqu'il s'agit de style d'investissement, les différences sont parfois tout aussi criantes.

C'est ainsi qu'en 2007, Warren Buffett a affirmé que les hedge funds n'apportent aucune valeur ajoutée aux investisseurs et qu'il pourrait facilement trouver un investissement plus rentable à horizon 10 ans qu'un panier de hedge funds.

« Chiche. On parie ? », lui ont répondu (pas forcément en ces termes) les gérants de Protégé Partners, une société de gestion new-yorkaise spécialisée dans la sélection de hedge funds pour le compte de ses clients.

L'enjeu du pari ? 1 million de dollars.

Dans le détail, chacun a versé 320 000 dollars dans un pot commun. La somme totale, 640 000 dollars, a été utilisée pour acheter des obligations de l'État américain d’échéance 10 ans, de manière à assurer un capital d’un million de dollars fin 2017.

Les compteurs seront relevés le 31 décembre 2017 et le million sera versé à l’organisation caritative choisie par le gagnant du pari.

Buffett a choisi Girls Inc. of Omaha, tandis que Protégé Partners a choisi Absolute Return for Kids.

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Les champions sont sélectionnés

Protégé a ainsi sélectionné un portefeuille diversifié de 5 hedge funds. Des gérants triés sur le volet, qui pratiquent notamment le trading à court terme sur actions. Selon la firme qui gère 3,5 milliards de dollars pour le compte d'investisseurs fortunés, ces gérants seront le meilleur choix pour l'horizon 10 ans.

Warren Buffett, de son côté, n'a pas trop réfléchi longtemps pour choisir son investissement.

Il n'a pas souhaité mettre en avant sa propre holding, Berkshire Hathaway, dont les performances sont pourtant exceptionnelles. Pas par modestie, mais par souci d'efficacité et de réplicabilité.

Pour porter les couleurs de son camp, il a choisi un fonds indiciel, le Vanguard 500 Index Fund Admiral Shares. Ce fonds réplique l'indice Standard & Poor's 500, l'indice phare des actions américaines.

Un choix simple, diversifié et dont les frais sont minimes. Un choix que n'importe quel américain devrait faire, annonce-t-il régulièrement lorsqu'on lui demande conseil.

Au moment du pari, Protégé Partners estimait sa probabilité de gagner à 85%. Une fine équipe d'experts devrait être facilement capable de gagner contre un bête fonds indiciel.

Huit ans après, Buffett rigole

Printemps 2016. A l'occasion de son assemblée générale annuelle, Buffett fait un point sur le pari au 31 décembre 2015.

Le fonds indiciel a grimpé de 66% sur les 8 premières années du pari. La sélection de hedge funds n'a grimpé que de 22%. L'écart est énorme.

Certes, il reste encore deux ans avant de crier victoire... Mais il faudrait désormais une performance prodigieuse des hedge funds couplée forte baisse du S&P500 pour rattraper l'écart.

Cependant, Buffett n'est pas là pour se vanter. Il fait de la pédagogie : ce n'est pas tant que les hedge funds sont mauvais, dit-il, c'est surtout que les frais qu'ils facturent pour leurs services de gestion sont excessifs.

Des frais de 2% à 3% sont assez communs pour des hedge funds. Les bonnes années, il faut également ajouter une part variable : 20% des profits. Au final, ces frais annihilent toute possibilité pour le client d'obtenir un bon rendement à long terme, même avec un gérant talentueux.

Face aux frais du fonds indiciel, autour de 0,05% par an, le handicap est énorme. Et l'écart se creuse chaque année.

Remballez les algorithmes et la sophistication

On peut préférer siroter un Cherry Coke dans le Nebraska devant la télévision plutôt qu'une coupe de champagne dans une villa aux Hamptons face à l’océan atlantique.

C'est une question de choix de vie.

Mais si l'on compare objectivement le rendement, le résultat est incontestable : des hedge funds scrupuleusement sélectionnés pour leur performance attendue à 10 ans peuvent difficilement rivaliser avec un fonds indiciel à faibles frais.

Lorsque l'on oublie les paillettes, lorsque les masques tombent, la sobriété écrase le glamour.

Avis au prochain qui osera parier contre un fonds indiciel !

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