Approches ISR
A propos
L’investissement socialement responsable consiste à concilier performance économique et impact social et environnemental.
Mais comment sélectionner les entreprises aptes à intégrer un portefeuille d’investissement socialement responsable ? Plusieurs méthodes existent : voici les principales.
L’approche par exclusion
Cette approche consiste à examiner l’intégralité de l’univers d’investissement (toutes les actions européennes par exemple), puis à exclure certaines sociétés.
Les exclusions sectorielles sont les plus courantes. Il s’agit d’exclure les entreprises tirant la majorité de leurs revenus de secteurs d’activité jugés peu vertueux, typiquement l’alcool, le tabac, les jeux d’argent, les armes, la pornographie. S’y ajoutent parfois l’énergie nucléaire ou l’énergie carbonée.
Les exclusions normatives se font au cas par cas. Les entreprises considérées comme controversées, c’est-à-dire qui ne respectent pas les conventions internationales, les standards internationaux en matière d’ESG, ou condamnées pour non-respect des lois, sont exclues.
D’autres exclusions peuvent exister. Citons par exemple les exclusions religieuses (qui peuvent filtrer les valeurs ayant trait au prêt d’argent, au porc voire à la viande en général, à l’alcool, à la contraception…). Elles peuvent s’appliquer en complément ou en remplacement des filtres ESG plus traditionnels.
Ces univers d’investissement s’écartent cependant de la définition de l’investissement socialement responsable, car ils reflètent davantage une morale personnelle que les enjeux communément admis dans le cadre de l’investissement socialement responsable.
L’approche Best In Class
Cette approche consiste à privilégier les entreprises les mieux notées d’un point de vue extra-financier, sans privilégier ou exclure un secteur par rapport à un autre.
Elle vise à respecter la même pondération sectorielle qu’un indice initial. Par exemple, en partant d’un indice large (les 600 plus grandes valeurs européennes), il s’agit ensuite de sélectionner, au sein de chaque secteur, non plus la quarantaine d’entreprises qui le constituent, mais les mieux notées au regard des notations ESG.
Chaque valeur sélectionnée aura un poids plus important, mais l’importance du secteur dans l’indice ISR sera identique à celle de l’indice non-ISR.
Une variante consiste à n’investir que dans les entreprises vertueuses sur un point précis des critères ESG, par exemple les plus en pointe dans l’égalité homme-femme (salaires, présence au conseil d’administration, opportunités…), en faisant passer les autres critères au second plan.
Les approches Best-In-Class sont souvent combinées à un filtre par exclusion : le gérant filtre d’abord les secteurs et les valeurs dans lesquels il est certain de ne pas vouloir investir, puis choisit les meilleures au sein de celles qui ont passé le premier filtre.
L’approche Best In Universe
L’approche Best in Universe consiste à sélectionner les entreprises les mieux notées indifféremment de leur secteur d’activité, et donc indifféremment des poids des secteurs dans les indices de référence.
Ces approches créent des biais sectoriels : les secteurs comportant de nombreuses entreprises vertueuses seront les plus représentés, tandis que certains secteurs peuvent totalement disparaître du portefeuille. Il en résulte généralement un écart plus important par rapport aux indices de référence, et potentiellement une plus forte volatilité.
Les approches sectorielles ou thématiques
Ces approches consistent à n’investir que dans un secteur précis, par exemple l’eau ou les énergies renouvelables. On parle aussi d’impact investment, ou d’investissement thématique.
Même si l’idée est facilement compréhensible, elle vient avec des écueils.
Sur le plan financier, cela entraîne une concentration sectorielle qui augmente le risque.
Sur le plan socialement responsable, cela revient à donner blanc-seing à des entreprises du simple fait qu’elles exercent dans un secteur d’activité donné, sans aucune considération de leur comportement vis-à-vis des critères ESG.
Pour ces raisons, ces approches peuvent avoir un intérêt pour donner une tonalité particulière à un portefeuille, mais ne doivent représenter qu’une partie de l’investissement.