Définition

Une action est une part de capital d’une entreprise. Lorsque vous possédez des actions d’une entreprise, c’est-à-dire des parts dans une société, vous en devenez actionnaire, copropriétaire. Les entreprises peuvent décider de faire coter leurs actions en Bourse : le public peut alors les acheter et les vendre. Cependant, la plupart des actions ne sont pas cotées en Bourse.

Droits des actionnaires

Qu’une entreprise soit cotée ou non cotée, les actionnaires d’une entreprise ont certains droits en tant que propriétaires de cette dernière.

Le droit à l’information

Tout actionnaire, peu importe le nombre d’actions qu’il possède, peut consulter divers documents avant l’assemblée générale.

Ce droit est défini par l’article L225-115 du Code de commerce, qui fixe la liste suivante : 

  • les comptes annuels des trois derniers exercices
  • les comptes consolidés
  • la liste des administrateurs
  • les rapports de gestion des organes sociaux établis lors des trois derniers exercices
  • les projets de résolution
  • le montant global des personnes les mieux rémunérées
  • les rapports du commissaire aux comptes.

En pratique, les grandes entreprises cotées en Bourse diffusent spontanément ces informations au public, actionnaire ou non. Néanmoins, il est important de rappeler que ce droit est applicable pour toutes les sociétés, quelle que soit leur taille, cotées en Bourse ou non.

En outre, les actionnaires ont le droit d’adresser aux dirigeants des questions concernant la gouvernance de la société, avant ou pendant l’Assemblée Générale, et d’obtenir réponse de l’équipe dirigeante.

Le droit de vote

Les actionnaires ont le droit de voter les résolutions en AG. 

Par défaut, chaque action est affectée d’un droit de vote : chaque actionnaire aura donc un poids proportionnel au nombre d’actions qu’il détient. Cependant, des dispositions peuvent modifier cette règle, par exemple en attribuant des droits de vote doubles aux actions détenues en continu depuis un certain nombre d’années. 

Le droit de participer à l’assemblée générale

Ce droit est distinct du droit de vote, car un actionnaire peut voter sans être présent à l’AG (soit en donnant procuration, soit par correspondance) et un actionnaire peut participer à une AG sans voter. En revanche, nul actionnaire ne peut se voir refuser la participation à une assemblée générale.

Le droit au dividende

Les entreprises bénéficiaires peuvent décider de distribuer une partie de leur bénéfice (et/ou des bénéfices des années passées reportés) à leurs actionnaires. En divisant le montant à distribuer par le nombre d’actions en circulation, elles définissent ainsi un dividende par action.

Les actionnaires perçoivent alors un montant proportionnel au nombre d’actions qu’ils détiennent. 

Il est important de comprendre que le dividende n’est pas une forme de loyer que verserait l’entreprise aux actionnaires, puisque l’entreprise n’est pas un tiers externe aux actionnaires : elle est déjà leur propriété.

Par conséquent, après avoir perçu un dividende, les actionnaires ne sont pas plus riches qu’avant : ils sont désormais actionnaires d’une entreprise qui a moins de trésorerie.

Si vous êtes travailleur indépendant, vous comprendrez rapidement la logique : un retrait de votre compte professionnel vers votre compte personnel ne vous enrichit pas. Un dividende, c’est la même chose à une autre échelle. Tout comme avec un retrait au distributeur automatique, le portefeuille s’est étoffé de quelques billets mais le compte bancaire est diminué d’autant.

Les dividendes peuvent prendre plusieurs formes : la plus courante est le dividende en numéraire (en espèces), mais ils peuvent aussi être versés en actions.

Enfin, certaines entreprises peuvent décider d’encourager la fidélité des actionnaires en offrant une prime sur les dividendes (par exemple +10%) pour les actions détenues depuis un certain nombre d’années.

Droit sur le boni de liquidation

Les actionnaires possèdent l’entreprise. Cependant, ils ne sont pas prioritaires sur ses actifs.

Cela signifie qu’en cas de dissolution d’une entreprise (soit volontaire, soit par liquidation judiciaire), les actionnaires ne récupèrent leur quote-part qu’à la toute fin, une fois que tous les créanciers ont été désintéressés (URSSAF, salariés, Etat, clients, fournisseurs…).

Dans l’immense majorité des cas, les actionnaires ne récupèrent rien. C’est pourquoi les actions sont plus risquées que les obligations, remboursées plus tôt… et c’est aussi pourquoi elles sont plus rémunératrices.

La cotation des actions en Bourse

Marché primaire, marché secondaire

Passé une certaine taille, une entreprise peut choisir de faire coter ses actions en Bourse afin de trouver de nouveaux actionnaires et de lever des financements en capital. Ce n’est pas obligatoire : l’immense majorité des entreprises sont des TPE/PME dont les actions ne sont pas cotées.

Le marché primaire désigne le marché des actions nouvelles, qu’il s’agisse d’introduction en bourse (première cotation) ou d’augmentation de capital de société déjà cotée (levée de fonds). On y achète les actions directement auprès de la société. C’est un marché de fenêtres, sur lequel il n’existe pas d’opportunités tous les jours. Les introductions en Bourse sont plutôt cycliques (les entreprises s’introduisent lorsque la Bourse est porteuse afin d’attirer facilement des actionnaires). 

Le marché secondaire désigne le marché boursier tel qu’on l’entend : c’est le marché des actions déjà existantes, qui s’achètent et se revendent entre investisseurs tout au long de la journée, un peu comme un marché d’occasion. Lorsque l’on parle de cours de Bourse, on parle des cours sur le marché secondaire.

En achetant sur le marché secondaire, l’argent versé ne va pas dans la poche de l’entreprise, mais dans la poche du précédent propriétaire d’actions. Cela ne finance donc pas directement l’entreprise, mais contribue à la liquidité de l’action et au maintien de sa capitalisation boursière. Ce soutien est nécessaire et complémentaire au marché primaire.

Investir en actions cotées

Pour acheter des actions cotées, rien de plus simple : il suffit d’ouvrir un compte titres ou un PEA chez un courtier en bourse ou dans un établissement bancaire, et de passer un ordre d’achat sur une action.

Les actions sont cotées sur des places boursières : Euronext Paris, New York Stock Exchange, Nasdaq, etc. 

Pour acheter une action, il faut connaître la place boursière sur laquelle cote l’action et connaître son identifiant (tel que le code ISIN, qui fonctionne un peu comme le code-barres sur les produits). 

Généralement, les entreprises font coter leurs actions sur leur marché domestique (une entreprise française cotera sur Euronext Paris), mais ce n’est pas une généralité ni une obligation. Enfin, une entreprise peut être cotée sur plusieurs places boursières.

Les places boursières ont des horaires de cotation. Euronext Paris est par exemple ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h35. Tout ordre passé en dehors des horaires sera exécuté à la prochaine ouverture du marché. 

Acheter des actions non cotées

Acheter des actions non cotées est plus difficile mais possible : il faut généralement connaître le cédant (reprendre l’affaire d’un dirigeant-fondateur qui part à la retraite par exemple, ou participer à une augmentation de capital de PME).

Investir dans une action non cotée est bien plus risqué que dans une action cotée, puisque la liquidité n’existe pas (il est très difficile de revendre ses actions car il faut trouver soi-même un acheteur), l’entreprise peut être plus fragile, et l’information moins transparente. 
Indirectement, il est aussi possible d’acheter des actions non cotées via des fonds de Private Equity, fonds d’investissement gérés par des professionnels destinés à prendre des parts dans des sociétés non cotées pour les aider à se développer.

Performance des actions à long terme

L’investissement en actions cotées est l’un des plus rémunérateurs à long terme. Si l'on prend le cas de la France, les actions ont eu, depuis un siècle, un rendement réel (après déduction de l'inflation) de 3,4 % par an, à comparer avec un rendement nul pour les obligations d'Etat (qui compensent tout juste l’inflation).

La tendance est la même dans tous les marchés du monde : la performance des actions est économiquement justifiée par la croissance des entreprises, mais aussi par la prime de risque, c’est-à-dire la nécessaire rémunération de l’incertitude.

L’investisseur en actions cotées cherche généralement à réaliser une plus-value, c’est-à-dire à revendre ses actions à un cours plus élevé que son cours d’achat, mais l’intérêt peut aussi être la perception de dividendes réguliers.

Au fil des années, beaucoup d’entreprises disparaissent et beaucoup se créent. Une bonne performance globale de la classe d’actifs ne signifie pas que toutes les actions ont eu la même performance. Les disparités entre actions peuvent être fortes et la performance n’est ni garantie, ni homogène selon les périodes.

L’idéal pour profiter de la performance des actions est donc de diversifier, idéalement grâce à un ETF, un produit à très faibles frais qui réplique la performance d’un panier d’actions diversifié. Cela permet de profiter d’une tendance moyenne, sans être dépendant de l’évolution individuelle d’une action en particulier. Il existe par exemple des ETF qui suivent l’indice S&P 500.

Risques des actions

Les actions ne sont pas garanties en capital et sont soumises aux fluctuations de marché. Cette volatilité s’explique par le profil des actions (très sensible à la croissance de l’économie et à la vie de l’entreprise).

Cette prise de risque nécessite un horizon d’investissement assez long : la durée minimale conseillée d’un investissement en actions est de 5 ans (qui est aussi l’horizon idéal d’un PEA) mais idéalement de 8 ans. 

Cela minimise la probabilité d’avoir à retirer son argent à une période où les cours sont déprimés. Même avec un actif en tendance structurellement haussière, il est possible de faire des pertes ! 

Quelques éléments de vocabulaire lié aux actions

Capitalisation boursière

Pour les actions cotées en bourse, la capitalisation boursière est obtenue en multipliant le nombre d’actions total d’une société et la valeur de chaque action. Cela donne une idée de la valeur totale de l'entreprise.

Flottant, ou capitalisation flottante

Le flottant se calcule comme la capitalisation boursière, mais en utilisant uniquement le nombre d’actions réellement coté en Bourse, excluant par exemple les actions détenues par les fondateurs qui n’ont aucune intention de céder leurs parts, ou les parts détenues par l’Etat pour les entreprises semi-publiques cotées.

Le flottant peut s’exprimer en euros comme la capitalisation, mais plus souvent en pourcentage (“L'entreprise a un flottant de 80%”). Le flottant est utilisé comme facteur de pondération des indices boursiers et des ETF.

OPA, Offre Publique d’Achat

Une OPA, ou Offre Publique d’Achat est une opération par laquelle un acquéreur fait connaître son souhait d’acquérir toutes les actions d’une entreprise. Pour ce faire, il doit lancer une offre publique d’une durée déterminée, en fixant un prix généralement bien supérieur au dernier cours afin d’attirer les vendeurs, et s’engager à acquérir tous les titres qui lui seront présentés. Les actionnaires actuels sont libres d’apporter ou non leurs titres, en fonction du prix proposé, de l’appréciation des perspectives de l’entreprise et de leur intérêt personnel.

L’OPA peut être qualifiée d’amicale si le conseil d’administration et les actionnaires influents consentent à la cession, ayant parfois eux-mêmes œuvré pour le rapprochement, ou d’hostile s’ils sont pris par surprise et s’y opposent. 

Dans les deux cas, c’est l’ensemble des actionnaires qui a le dernier mot via l’apport - ou non - des titres à l’offre.

OPE, Offre Publique d'Échange

L’OPE est assez proche de l’OPA, à ceci près que le prix proposé n’est pas exprimé en euros mais en actions d’une autre entreprise. Les OPE sont plus rares et généralement organisés dans le cadre de fusions entre entreprises.

OPR, Offre Publique de Retrait

Au terme d’une OPA ou d’une OPR, si l’acquéreur a rassemblé plus de 90% des titres (ou 95% selon les marchés et les pays), il peut lancer une OPR, une Offre Publique de Retrait. Cette opération revient à exproprier les actionnaires restants contre indemnisation au prix de l’OPA : tout se passe comme s’ils avaient apporté leurs titres lors de l’OPA.

Si l’initiateur de l’offre n’a pas rassemblé assez de titres, par exemple s’il ne détient, à terme, que 85% des titres, alors il ne peut lancer d’OPR et l’entreprise reste cotée, avec un flottant réduit. Il pourra dans le futur lancer une nouvelle OPA. Le prix sera généralement plus élevé afin de convaincre les récalcitrants, mais il pourra aussi être inférieur si l’environnement a changé et si la seconde OPA intervient plusieurs années plus tard.

Franchissements de seuils

Les marchés boursiers visent à une information transparente envers les actionnaires, mais aussi toutes les parties prenantes (créanciers, salariés, fournisseurs, clients…). 

Par conséquent (du moins dans le droit français), les actionnaires de sociétés cotées sont tenus de se faire connaître au public dans les 4 jours lorsqu’ils franchissent les seuils de 5 %, 10 %, 15 %, 20 % et 25 % du capital ou des droits de vote. 

En outre, en franchissant le seuil de 10%, ils doivent préciser leurs intentions d’acquisition au cours des 6 prochains mois. Enfin, en franchissant le seuil de 30%, ils sont tenus de lancer une OPA ou d’obtenir une dérogation.

Pour aller plus loin

  • Le CAC 40, principal indice boursier actions françaises
  • Le PEA, enveloppe fiscale spécialement dédiée à l’investissement en actions